Comment bien choisir sa contraception ?

Cette question revient très souvent en consultation. Comment bien choisir ma contraception ? Quelle est la meilleure contraception ? 

Aujourd’hui, il existe de nombreuses solutions contraceptives, avec ou sans hormones. Préservatifs, pilules, stérilets, implant sous-cutané, anneau vaginal, patch, symptothermie ou contraception définitive, comment faire le bon choix?

La contraception parfaite n’existe pas

Si la contraception parfaite existait, on la prescrirait à toutes les patientes. Or, ça n’est pas le cas malheureusement.

Une contraception qui vous convient aujourd’hui, ne sera peut-être pas la bonne solution dans 10 ans. Pourquoi ? Parce que votre mode de vie change, vos objectifs changent, votre équilibre hormonal change lui aussi.

Qui peut prescrire une contraception et vous aider à choisir la bonne contraception pour vous ?

Il n’y a pas que les gynécologues qui peuvent prescrire une contraception. Les sage-femmes et les médecins généralistes sont également aptes à délivrer une ordonnance de pilule, de stérilet, ou toute autre contraception avec ou sans

hormones. 

A noter cependant, le renouvellement de cette contraception, pourra ensuite être faite par un pharmacien ou un.e infirmière.

N’hésitez pas également à chercher les centres de santé sexuelle où vous trouverez des consultations de contraception. Il y en a dans tous les départements.

Annuaire des centres de santé sexuelle

Saviez-vous que les mineures n’ont pas besoin de l’autorisation de leurs parents pour demander une contraception ?

Comment bien choisir sa contraception ?

Il existe plusieurs critères pour bien choisir sa contraception.

• L’efficacité contraceptive : Une pilule, si elle est oubliée, n’est probablement pas le bon moyen de contraception pour vous. Votre vie est à 100 à l’heure, charge mentale, enfants, ou travail qui vous demande de changer de fuseau horaire régulièrement ? L’oubli ou l’impossibilité de prendre votre pilule dans des tranches horaires peu modulables peut être un frein ;
• Le risque : Votre moyen de contraception ne doit pas être dangereux pour vous. Si vous avez fait une phlébite ou une embolie pulmonaire, vous ne pouvez pas prendre d’hormones. Pareil dans les cas de cancers du sein par exemple ;
• La tolérance : Le même moyen de contraception peut être parfaitement toléré par une femme et pas du tout par une autre. Il est peu probable que le stérilet au cuivre vous convienne si vous avez des règles douloureuses et hémorragiques par exemple. Certaines contraceptions sont bonnes pour la peau, alors que d’autres vont aggraver votre acné ;
• Le coût : De nombreux moyens de contraception sont pris en charge par l’assurance maladie et les mutuelles. Ils ne vous couteront rien. N’hésitez pas à les réclamer en consultation ;
• Le projet de grossesse : Si vous avez un projet de grossesse prochain, faire poser un stérilet ou un implant contraceptif n’est probablement pas idéal. Même s’ils peuvent être retirés à tout moment, le geste doit être fait par un professionnel et vous demandera de prendre un rendez-vous qui peut être lointain.

Les contraceptions sans hormones

Il existe de nombreuses solutions non hormonales aujourd’hui en termes decontraception.

• La symptothermie : c’est une technique qui permet de connaitre votre période fertile par l’étude sur plusieurs mois de la glaire cervicale et de la prise de température,
• Méthodes barrières : préservatif masculin, préservatif féminin, diaphragme, spermicide, cape cervicale,
• Stérilets au cuivre,
• Méthodes de contraception définitives : ligature des trompes et vasectomie

A lire aussi : Guide complet sur la ligature des trompes

Les contraceptions hormonales

Le choix des contraceptions hormonales est beaucoup plus vaste. Pour bien choisir sa contraception, il faut en connaître les particularités.

• pilules combinées : ce sont celles le plus souvent prescrites et souvent remboursées. On dit qu’elles sont combinées parce qu’elles associent un œstrogène et un progestatif de synthèse. Il y a souvent une pause à respecter entre deux plaquettes, ou des comprimés inactifs. C’est à ce moment-là que vous aurez de fausses règles ;
• Pilules microprogestatives, sans œstrogènes : elles se prennent en continu, sans interruption entre deux plaquettes. Et la plupart du temps, vous n’aurez pas de règles ;
• Stérilet hormonal en plastique : il contient lui aussi un progestatif de synthèse et se garde jusqu’à 8 ans pour certains ;
• Implant contraceptif : c’est un petit bâtonnet positionné dans le bras, de la taille d’une allumette, qui contient un progestatif de synthèse. On peut le garder 3 ans ;
• Anneau contraceptif vaginal : il contient l’équivalent d’une plaquette de pilule combinée. On le positionne au fond du vagin et se garde pendant 3 semaines. Un anneau = une plaquette de pilule ;
• Patch contraceptif : il contient lui aussi un œstrogène et un progestatif de synthèse. Il doit être changé toutes les semaines.

A lire aussi : 4 conseils de votre gynéco avant la pose du stérilet

Existe t-il des contraceptions qui arrêtent les règles ?

Oui. Et les contraceptions qui arrêtent les règles sont forcément des contraceptions hormonales.

• La pilule en continu : attention cependant, si la plaquette contient des comprimés inactifs (d’une couleur différente), il ne faut pas les prendre. Jetez les et enchaînez les comprimés actifs pour ne pas avoir de menstruations ;
• Les stérilets hormonaux ;
• L’implant contraceptif

Mais évidemment, ceci est très théorique. Des femmes saignent sous pilule en continu, sous stérilet hormonal ou avec un implant. C’est ce qu’on appelle : les spottings.

Les spottings peuvent être un signe de mauvaise tolérance de votre contraception.

Les contraceptions gratuites

Il existe de nombreuses contraceptions prise en charge à 100% par la sécurité sociale. Ce qui veut dire que même sans mutuelle, vous n’aurez rien à débourser pour votre contraception. 

C’est aussi un élément à prendre en considération pour bien choisir sa contraception.

• Les préservatifs ;
• Certaines pilules peu dosées et souvent bien tolérées ;
• Les stérilets au cuivre ou hormonal ;
• L’implant contraceptif

Et ce n’est pas parce qu’elles sont prises en charge à 100% et que nous n’avez rien à payer qu’elles sont moins bien. Demandez conseil à votre professionnel de santé.

Quel type de contraception privilégier après 40 ans ?

Après 40 ans, les choses changent pour la majorité des femmes.

• l’équilibre hormonal ;
• Le risque cardio-vasculaire

Après 40 ans, le risque cardiovasculaire augmente, comme pour les fumeuses. On ne prescrit plus d’œstrogènes. Les professionnels de santé privilégient les pilules à base de microprogestatif et les stérilets, au cuivre ou hormonal.

Même si les risques de grossesse diminuent, il est important d’avoir une contraception jusqu’à 47-48 ans.

Contraceptions hormonales et risque de cancer du sein ?

C’est une réalité. 

Toutes les contraceptions hormonales, qu’elles soient œstroprogestatives ou progestatives augmentent le risque de cancer du sein. 

Des études ont démontré qu’à partir de 5 ans de prise hormonale chez un groupe de femmes de 35 à 39 ans, 265 cas de cancer du sein étaient notés en plus sur 100 000 femmes. 

Information à tempérer cependant. Ce risque est transitoire. A l’arrêt de la contraception hormonale, le risque diminue, pour revenir à celui d’une personne qui ne prend pas d’hormones. 

Par ailleurs, ce que l’on oublie souvent, c’est que la pilule protège du cancer de l’ovaire et du cancer de l’endomètre.

Quels sont les effets secondaires des contraceptions ?

Pour bien choisir sa contraception, il est important de connaître les effets secondaires qu’ils peuvent entraîner. Les effets secondaires ne sont pas les mêmes que l’on parle de contraception hormonale ou non-hormonale.

Effets secondaires les plus fréquents des contraceptions hormonales :

• maux de tête,
• Baisse de libido,
• Sécheresse vaginale,
• Prise de poids,
• Troubles de l’humeur,
• Dépression,
• Acné,
• Nausées
• Spotting,
• Douleurs aux seins

Effets secondaires les plus fréquents des stérilets au cuivre :

• règles abondantes et/ou prolongées,
• Règles douloureuses,
• Douleurs en dehors des règles,
• Douleurs ou gêne lors des rapports,
• Infections vaginales à répétition (mycose, vaginose)
• Gêne du partenaire

Et la contraception masculine dans tout ça ?

On me pose souvent la question de la contraception masculine et de ses avancées. 

A ce jour, il n’existe que deux contraceptions masculines officiellement sur le marché et validées par la Haute Autorité de Santé :

• Le préservatif masculin, qui protège également contre les Infections Sexuellement Transmissibles,
• La vasectomie : c’est une intervention chirurgicale de 10 à 15 minutes sous anesthésie locale ou générale. Le principe est d’interrompre les canaux déférents. Il n’y a plus de spermatozoïde dans le sperme. C’est une contraception définitive. Ce sont les chirurgiens urologues qui pratiquent cette intervention chirurgicale. Les hommes éjaculent normalement, mais sansspermatozoïde.

L’HAS ne recommande aucun des autres dispositifs médicaux, dont le principe est de maintenir les testicules au chaud pour bloquer la production de spermatozoïdes. Ils ne sont d’ailleurs pas commercialisés officiellement ni remboursés à ce jour. L’Agence Nationale du médicament a suspendu la vente, le temps que des tests officiels puissent être réalisés. 

Bien choisir sa contraception n’est donc pas forcément évident. Il existe une multitude de choix, qui peuvent être bons à certains moments de votre vie, et moins bien tolérés à d’autres périodes. 

Il faut essayer pour savoir et être accompagné par un professionnel de santé qui pourra vous écouter et vous guider.