Un fibrome : qu’est-ce que c’est?
Les fibromes utérins, ou myomes, sont des tumeurs solides, constituées de fibres musculaires. Ils se développent dans la paroi de l’utérus et sont, par nature, bénins. Ce ne sont pas des cancers et ils n’évoluent jamais vers un cancer.
Cette pathologie concerne 10% des femmes de 35 à 55 ans, qui se plaignent de symptômes liés à leur(s) fibrome(s). Mais de nombreuses femmes ont des fibromes sans le savoir. D’ailleurs, la cause exacte de cette pathologie est inconnue. Ils sont plus fréquents chez les femmes afro-américaines et en cas d’antécédent familial de fibromes.
L’évolution des fibromes utérins est directement liée au cycle hormonal. Ils apparaissent et croissent de la puberté à la ménopause. En fonction de leur taille, de leur nombre et de leur localisation, ils sont responsables de nombreux symptômes impactant considérablement la vie des femmes.
Symptômes qui doivent faire penser aux fibromes utérins
Dans la grande majorité des cas, les fibromes sont découverts à la suite de troubles du cycle menstruel.
- règles hémorragiques et prolongées (ménorragies),
- saignements entre les règles (métrorragies) et
- règles douloureuses
sont les symptômes les plus fréquents.
Ces hémorragies, très handicapantes, sont parfois responsables d’anémie sévère par carence en fer pouvant nécessiter des transfusions !
Lorsqu’ils sont volumineux, les fibromes peuvent comprimer les organes de voisinage :
- des envies fréquentes et urgentes d’uriner si la vessie est comprimée,
- des troubles du transit (constipation) si l’intestin est comprimé.
Les patientes se plaignent souvent d’une sensation de pesanteur en bas du ventre et sentent parfois elles-même une masse dure au-dessus du pubis.
Impact des fibromes sur la grossesse
La présence d’un ou plusieurs fibromes utérins n’est pas nécessairement responsable de problèmes liés à la grossesse. Cependant, les fibromes intra-cavitaires (à l’intérieur de la cavité utérine) sont parfois la cause de stérilité ou de fausses couches.
Pendant la grossesse, les fibromes se transforment et provoquent des douleurs et des contractions. Une augmentation du risque d’accouchement prématuré est à noter. Les fibromes peuvent également gêner l’insertion du placenta ou être à l’origine de complications en fin de grossesse ou lors de l’accouchement comme :
- présentation du siège,
- obstacle à la descente du fœtus,
- hémorragie de la délivrance
Comment faire le diagnostic de fibrome utérin?
L’interrogatoire et l’examen clinique gynécologique permettent d’évoquer le diagnostic.
L’échographie pelvienne par voie vaginale et par voie abdominale est l’examen clé du diagnostic. Cet examen simple et indolore permet de :
- voir les fibromes,
- de les compter,
- de les mesurer et
- de préciser leurs localisations.
Parfois, pour choisir le traitement le plus adapté, votre gynécologue vous prescrira d’autres examens : IRM pelvienne, hystéroscopie diagnostique, hystérosalpingographie.
Comment traiter les fibromes?
Le traitement des fibromes utérins n’est pas systématique. La découverte fortuite de cette pathologie bénigne chez une patiente qui ne se plaint de rien ne doit pas nécessairement conduire à un traitement. Il existe deux axes thérapeutiques :
- les traitements médicaux et
- la chirurgie.
les traitements médicaux contre les fibromes
Les traitements médicaux sont nécessairement hormonaux :
- a pilule en continu ou en discontinu,
- le stérilet hormonal,
- l’implant contraceptif ou
- l’anneau vaginal contraceptif,
permettent de traiter les règles hémorragiques et douloureuses en les diminuant ou en les stoppant.
D’autres médicaments sont parfois utilisés pour diminuer le flux des règles ou corriger une carence en fer mais ils ne traitent pas la cause.
Traiter les fibromes utérins par la chirurgie
La chirurgie est parfois proposée aux patientes. Il y a deux types de traitements chirurgicaux :
- la chirurgie conservatrice qui consiste à retirer uniquement le ou les fibromes en conservant l’utérus. Selon la localisation, la taille et le nombre de fibromes, le chirurgien vous proposera la voie d’abord chirurgicale la plus adaptée : hystéroscopie (endoscopie par voie vaginale), cœlioscopie (mini-incisions abdominales) éventuellement robot-assistée, laparotomie (ouverture de la cavité abdominale comme une césarienne).
- la chirurgie radicale qui consiste à retirer l’utérus. Il s’agit le plus souvent d’une hystérectomie totale inter-ovarienne. Cela signifie que l’utérus est retiré en intégralité et que les ovaires sont laissés en place. La conservation des ovaires permet de garder l’équilibre hormonal des patientes intact, sans provoquer de ménopause artificielle. Rien ne change si ce n’est la disparition des saignements et des douleurs!
Plusieurs techniques existent pour réaliser une hystérectomie comme :
- la chirurgie vaginale classique,
- la cœlioscopie vaginale (vNOTES),
- la cœlioscopie abdominale,
- la laparotomie.
- enfin, citons l’embolisation par un radiologue des artères irriguant l’utérus et les fibromes qui peut parfois rendre service.
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Quel traitement choisir ?
Le choix du traitement le plus adapté dépend bien évidemment de multiples facteurs.
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La sévérité des symptômes, les antécédents obstétricaux, l’âge de la patiente, le désir de grossesse, les antécédents chirurgicaux doivent être pris en compte afin de proposer le meilleur traitement.
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